Le Jardin des Paradis : des Cordes pour atteindre le Ciel !

C’est par hasard que l’on y arrive. Le village est épinglé au ciel. Un ciel menaçant : pleuvra-t-il des cordes ? Accroché au-dessus du grand bassin se balance un mobile noir et géant qui joue de son reflet, en concurrence avec les nuages.

La porte du Jardin des Paradis se compose de trois anneaux métalliques soudés l’un à l’autre. Superposés, créant une perspective d’infini.

La porte

Des seaux en cascade font ruisseler l’eau ingénieusement tout le long de l’escalier.

Le Jardin des Paradis est à flanc de coteau. Un paysage naturel s’offre en toile de fond. L’eau est un fil conducteur. Premier petit bassin avec des arrosoirs-fontaines suspendus en trouvaille ludique.

Le bassin aux arrosoirs suspendus

Les allées rouge-feu en vieux pots de terre pilés, de leur zigzag, relient les terrasses entre elles.

Un voile blanc comme un rideau se lève sur une prairie fleurie. C’est merveilleux. Benoit et moi sommes alors aux anges dans ce méli-mélo de couleurs, ici Verbana bonariensis, là Persicaria amplexicaulis. Tout se mélange : Euphorbe, Persicaria polymorpha, Carex, Sanguisorba menziesii, Stipa, Lysimachia vulgaris et clairsemée une fleur bleutée, la Nigelle. Les traverses en bois au sol découpent la prairie. Une nuée de papillons en plastique blanc rend immaculé l’éden. Ce cocon fleuri et sauvage est protégé par un enclos d’osier vivant. Un petit passage que l’on se fraie au milieu de hauts Miscanthus nous conduit à un aboutissement reposant où trône un Lilas de Perse (Melia Azedarach), lequel gonfle instantanément nos poumons de son doux parfum.

Le voyage au Paradis a commencé par un filet d’eau qui en cascades a traversé la prairie sauvage pour nous mener au potager en carrés et à une première petite pièce d’eau. Petit moment de poésie avec madame la grenouille qui flotte parmi le nénuphar. L’ail tournicote comme un grelot sur le chapeau du fou du roi. L’artichaut trône aussi. Le blanc virginal des longues valérianes (Centranthus) couronne le tout comme un pointillisme de la nature.

Le damier noir et blanc, en jardin contemporain cubique, est au carrefour. S’annoncent surélevés la terrasse de bois et le grand bassin avec en tapisserie des arcades au style oriental. Des portes vers un ailleurs plus paisible. Le bassin respire naturellement en étant oxygéné par les plantes aquatiques telles que Pondeteria, Hippuris vulgaris, Lotus. Le paysage foisonnant sur le coteau opposé vient se fondre dans cet écrin. Nous sommes sur l’Olympe. Trois petits lauriers taillés en cônes décroissants.

Un pont vers le ciel. Les fleurs violacées d’un rosier grimpant se confond avec les feuilles vert tendre de l’Aristoloche. Une philosophie harmonieuse ! Le voyage trop bref se  terminera par le passage d’une « porte rideau d’eau ». Fines gouttelettes qui ruissellent avant de remonter le cycle. Avant de partir, pourquoi ne pas se reposer sur un banc…de verdure ! Puis s’évaporer.

...Un seau rempli d'eau

Le mur végétal

Le Jardin des Paradis se visite à la belle saison, du 1er mai au 5 octobre en 2014.

Ce jardin a été créé par deux architectes-paysagistes Éric Ossart et Arnaud Maurières. Aujourd’hui, il est géré par l’Association Cordes Développement.

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